Privés d'Accueil

La privatisation de l'accueil des demandeur·ses d'asile

0€ 3500€

Crowdfunders

65

+0 aujourd'hui
collectés

2.552€

/ 3.500€
jours restants

Terminé

par Zoé Leclercq et 5 personnes

Rue de l'Etuve

Bruxelles (Belgique)

Profile user image

Zoé Leclercq

il y a 2 ans

Bonjour à toutes et tous,

Privés d’Accueil est de retour pour un nouveau récapitulatif. On a beaucoup voyagé en novembre : Marcinelles, Liège, Jalhay, Bruxelles. Nous faisons partie des meilleures clientes de la SNCB ! Au programme : la suite des interviews et le centre d’accueil de My Assist.


Hervé Rigot, Sotieta Ngo - Bruxelles

Notre premier rendez-vous de ce mois était Parlement fédéral, rue de la Loi. Là-bas, nous nous sommes entretenues avec Hervé Rigot, ancien directeur d’un centre d’accueil et ancien directeur régional de la Région Sud de Fedasil et désormais député socialiste. C’est notamment l’organe qui contrôle les centres d’accueil en Wallonie. Il a montré plusieurs fois son opposition à la privatisation des centres depuis le début de son mandat. Il pose notamment assez régulièrement des questions sur leurs contrôles auprès des Secrétaires d’État, à la Chambre. Hervé Rigot est très accueillant, il nous a même proposé de l’aide pour contacter d’autres intervenant·es.

 

 

Une semaine plus tard, nous avons interviewé Sotieta Ngo, la directrice du Ciré, Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers, à Bruxelles. Le Ciré est une association qui défend les droits des personnes exilées, notamment des personnes en demande de protection internationale. Sotieta Ngo s’est beaucoup exprimée dans les médias sur son opposition à la gestion des centres par le privé marchand, en reprochant notamment aux entreprises privées de ne pas être formées à l’accueil. Le Ciré met en place des logements individuels pour les familles ou personnes qui demandent l’asile. Il y a en effet différents types d’accueil : en centre, qui sont appelés des structures communautaires, comme les centres privés et le logement individuel, c'est-à-dire un appartement personnel. Cette dernière option est plus valorisante pour les bénéficiaires et beaucoup moins coûteuse pour l'État qu’un centre d’accueil qu’il faut louer, entretenir, et pour lequel il faut payer des charges et du personnel.


Ces deux interviews se sont merveilleusement bien passées et mettent fin à une partie de nos tournages : les interviews de témoins et expert·es. Les prochaines seront des “interviews de confrontation” où nous exposeront les responsables aux témoignages et plaintes que nous avons reçues. 

 

La tramontane - Marcinelles

Pour le dernier tournage dans un centre privé, nous avons pris la voiture mi-octobre, direction Charleroi. Après être passées devant le graffiti “Bisou m’chou” iconique du pays noir, nous avons pris la sortie “Marcinelles”. C’est là que se trouve le centre de la Tramontane, de l’entreprise My Assist, anciennement appelée Senior Assist, qui gère aussi des maisons de repos. Après s’être un peu perdues en cherchant le centre, nous avons finalement trouvé un bloc gris de 6 étages. Nous avions rendez-vous avec le directeur, Frédéric Staes. Après avoir visité le centre, nous avions donc quartier libre avant l’interview du directeur. Nous nous sommes baladées dans le centre, en essayant de parler à quelques résidents qui n’étaient pas très bavards, malheureusement. 


Nous étions étonnées de pouvoir nous balader librement dans le centre, cette liberté détonnait beaucoup avec le centre de Jalhay où Hilde Stockman, la directrice, nous regardait toujours de loin. À la Tramontane, nous n’avons reçu aucune consigne du directeur. 


Plus tard, nous avons confronté Frédéric Staes au témoignage d’Antoine, l’étudiant qui avait porté plainte auprès de Fedasil après son stage à la Tramontane. C’était long et tendu, dans la salle de réunion. On lui a même appris certaines choses. Mais pour en savoir plus, il faudra attendre le reportage… Suspense.

 

 

 

Retour à Jalhay

Nous vous en parlions déjà dans la Newsletter précédente, nous savions qu’un retour au centre de Jalhay était indispensable pour confronter la directrice à tous les témoignages anonymes que nous avons recueillis. C’était pour le moins éprouvant. L’interview a duré plus d’une heure… et Hilde Stockman, qui n’est pas parfaite bilingue, avait du mal à répondre à nos questions. 

 

 

 


Fedasil Région Sud - Liège

Fin octobre, nous avons pris le train vers Liège. Pour Alix, Odile et moi, c’est un peu la routine de retourner à la Cité Ardente. Le bureau de Fedasil Région-Sud est en plein centre, le long de la Meuse. Nous avons rencontré Benoît Mansy, le responsable de la communication de Fedasil, qui est aussi diplômé de l’IHECS ! Après lui avoir posé quelques questions sur le cadre légal et la mise en place de la privatisation, nous avons déplacé notre matériel dans le bureau de la directrice, Julie Lambert. Nous avons eu un entretien assez long, dans la chaleur pesante de son petit bureau.

 

 

 

Evelien Barbieux - Bruxelles

Pour notre avant-dernière interview, nous sommes allées au QG de la NV-A. Retour à Bruxelles, rue de la Loi. Initialement, nous avions contacté Théo Francken, qui était le Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration en 2015, lorsque le gouvernement a publié le premier marché public ouvert aux entreprises privées. Le cabinet de Francken a donc pris la décision de privatiser le réseau à l’époque. Malheureusement il n’était pas disponible pour répondre à nos questions. Il nous a référé à Evelien Barbieux, une experte de la N-VA qui était déjà dans son cabinet à cette époque. On a témoigné de l'efficacité flamande, Evelien Barbieux était en avance et la rencontre fut expéditive. 

 


CLAP de fin pour les tournages, enfin presque… 

 

What’s Next?

On l’attendait depuis mi-octobre et on l’a eu : notre rendez-vous avec Nicole de Moor (CD&V), la Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration. Le couac, c’est que cette interview tombe en plein pendant notre session d’examen et donc une semaine avant la remise finale de notre travail. Le rendez-vous est fixé et nous avons le temps de nous préparer à une des interviews les plus importantes de notre reportage. En attendant, nous avançons sur le montage : nous sommes en pleine construction de notre ours, une première version du reportage. 


À bientôt pour le prochain récap ! D’ici là, n’hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux @privesdaccueil sur Instagram et Facebook.


Zoé  

 

Like Share
Profile user image

Zoé Leclercq

il y a 3 ans

Bonjour à toutes et tous, 

Bienvenue dans la toute première newsletter de Privés d’Accueil. Le voici enfin :  le résumé (tardif) de nos premières semaines de tournage. Valentine, Alix, Melinda, Odile et moi, Zoé, n’avons pas chômé pendant l’été. Et oui, notre mois d’août a été presque entièrement consacré à notre reportage. Maintenant que nous sommes suffisamment avancées dans notre enquête et que nous avons du recul (et un peu plus de temps malgré notre rentrée en dernière année de Master), voici un petit récapitulatif de nos mois d'août et septembre ! 


Jalhay : le centre Spa d’Or

C’est dans les environs de Verviers que commencent nos (més)aventures de tournage. Direction Jalhay, dans l’ancien camping Spa d’Or, converti en centre d’accueil pour demandeur·ses d’asile depuis 2019. Ce centre est géré par l’entreprise privée Svasta, qui avait fait l’objet d’un article dénonciateur par le collectif Migrations Libres juste avant la crise du Covid.

Déjà en juin, nous avions pris contact avec la directrice, Hilde Stockmans, qui, à notre grande surprise, s’est montrée très accueillante. Après avoir prévu un tournage avec elle, nous avons fait appel à un droniste pour filmer des images aériennes du centre. Jusque là, tout se passait comme sur des roulettes.

Vient donc le jour du tournage, fin août, et la pluie nous accompagne. Pas l’idéal quand on se trimballe des micros et appareils photo. Encore moins quand on a prévu d’interviewer la directrice en extérieur. Soit. Là où ça coince vraiment, c’est quand le matériel nous lâche. Le stabilisateur d’appareil photo que nous avions loué était apparemment défectueux. Nous arrivons à notre rendez-vous au centre malgré tout (étudiantes à l’IHECS, on a l’habitude de devoir se débrouiller). Quand le droniste arrive, il pleut, donc les images de drones sont ternes. On prend du retard, et la directrice nous fait comprendre qu’elle aimerait commencer l’interview.

Finalement, on installe tout le matériel et… ça tourne ! Alix interroge la directrice sur le fonctionnement du centre, elle parle même allemand avec des résidents. Valentine se charge des photos pour les réseaux sociaux et de faire des plans au smartphone. Odile sera responsable de l’enregistrement du son toute la journée et Melinda, de la caméra principale. 

Mais, en débriefant cette longue journée de tournage, en parlant de nos impressions et compte tenu de tous ces imprévus, on est toutes d’accord : il faudra retourner au centre de Jalhay. 


La directrice est d’ailleurs revenue vers nous pour corriger des informations qu’elle nous avait données en interview ainsi que des recommandations sur ce que l’on devrait faire (quoi filmer, qui interviewer) la prochaine fois. Drôle d’ambiance, et comparable à celle du tournage, avec une Hilde Stockmans très impliquée dans notre travail, qui se retrouvait toujours dans un rayon de 50m de la caméra… 

 

Verviers : le bar “L’Annexe”

Le lendemain de notre visite à Jalhay et pendant tout le weekend, ont eu lieu les interviews anonymes. Différentes personnes ont témoigné, chacune à leur tour, de leur expérience dans les centres privés. Pour le contenu de leurs témoignages, il faudra attendre la sortie de notre reportage (ou l’avant-première). En tout cas, sachez que ça s’est très bien passé. Alix, la reine du réseautage, a réussi à nous trouver un lieu de tournage dans sa ville d’origine. Nous avons donc envahi, pendant trois jours, le bar l’Annexe, à Verviers. Pour garantir l’anonymat de nos témoins, tout en ayant des images esthétiques, nous avons usé de notre créativité pour créer une petite mise en scène avec des lampes de studio (merci beaucoup à Chloé pour ce prêt). Images à l’appui.

 

Valentine qui fait la modèle pour les réglages.

 

Seul Laurent, ancien employé à Jalhay, a témoigné à visage découvert.

 

Mouscron : le plus grand centre Fedasil

À quelques jours de la rentrée, nous avons tourné l’intro de notre reportage. C’est comme au cinéma, on ne tourne pas forcément dans l’ordre chronologique. Pour ce faire, nous sommes allées dans le plus grand centre de Belgique, à Mouscron. Nous étions en contact depuis plusieurs mois avec le coordinateur des contacts extérieurs, Yohann Miessen. 

Le centre Fedasil Mouscron, le plus grand de Belgique.


Comme pour le premier tournage, le droniste nous a accompagnées. Cette fois-ci, il faisait beau et nous étions mieux organisées. Mais pas Yohann. Nous avons appris sur place qu’une interview ne pourrait pas se faire comme prévu et qu’il avait une réunion en début d’après-midi. Notre tournage était prévu depuis deux mois. Après avoir ravalé notre frustration, nous finissons la journée en regardant un match de basket-ball dans la cour du centre. Et puis, avec moins d’entrain, nous reprenons la route très encombrée vers Bruxelles. 

Coulisses de l’interview de Yohann Miessen à Mouscron.

 

 

Bruxelles : l'interview d’Antoine

Nous avions entendu parler du centre de My Assist, “La Tramontane", via Migrations Libres. Nous sommes d'ailleurs passées par Liège, à la Zone, pour une rapide interview avec Julie Schyns, membre du collectif et autrice de l’article sur Jalhay. Elle nous a parlé d’une plainte venant d’une Haute École carolo à propos de stages qui se seraient très mal passés à Marcinelle. Elle nous a mis en contact avec les enseignantes et la directrice de cette école qui nous ont raconté l’expérience de leurs élèves, futur·es assistants et assistantes sociales, pendant leur stage à My Assist. Un de ces anciens stagiaires, Antoine, est venu à Bruxelles pour nous parler de son expérience. Sans trop vous dévoiler, il a été témoin de faits graves, de négligence et de maltraitance au sein du centre privé. Son stage s’est déroulé il y a un an et demi mais son émotion est toujours aussi forte quand il en parle. Le centre My Assist avait fermé en octobre 2021, à la date d'expiration de son contrat temporaire… mais cette fermeture fut de courte durée. Deux mois plus tard, il rouvrait ses portes, pour combler le manque de places d’accueil.

Nous avons déjà parlé au directeur du centre de Marcinelle et prévu une visite mi-octobre. Ce sera l’occasion de vérifier et de le confronter aux témoignages des enseignantes et de l’étudiant. 

 

What’s next ?

C’était le résumé de nos premiers tournages, mais il y en aura d'autres. Comme dit juste au-dessus, nous avons prévu de visiter le centre de Marcinelle, géré par My Assit, ce mois-ci. Nous organisons tout au mieux pour qu’il n’y ait pas autant d’imprévus qu’à Jalhay. Il est maintenant temps de tourner les interviews avec les personnalités politiques : nous rencontrerons bientôt des intervenant·es comme Sotiega Ngo (la directrice du Ciré), Hervé Rigot (député fédéral PS), et Evelien Barbieux (NV-A) qui faisait partie du cabinet de Théo Francken en 2015.


J’espère que ce récapitulatif vous aura plu ! Si ça ne vous a pas suffit ou que vous voulez du contenu plus régulièrement, vous pouvez nous suivre sur les réseaux sociaux : @privesdaccueil sur Instagram et Facebook.


À bientôt pour le prochain résumé !

Zoé

 

 

Like Share

Politique de cookies

Avec votre consentement, nous souhaitons utiliser ce qu’on appelle “cookies” pour comprendre comment les utilisateurs intéragissent avec notre site web dans le but de l’améliorer. Apprenez-en plus ici.